La tuberculose rénale pseudo-tumorale
à propos
d'un cas
La tuberculose urinaire est la plus fréquente des
localisations extra pulmonaires de cette maladie. c’est une affection grave par
les dégats qu’elle entraine au niveau des reins et des voies excrétrices.
La forme pseudotumorale de cette affection est rare et pose
un problème de diagnostic différenciel surtout avec le cancer du rein et les
autres tumeurs inflammatoires.
L’évolution spontanée se fait généralement vers la
fistulisation dans le rétropéritoine, un organe creux (cavités urinaires, tube
digestif) ou à la peau
Le traitement chirurgical radical est de nos jours
controversé devant l’éfficacité de la chimiothérapie antituberculeuse mais la
chirurgie garde une place dans le diagnostic surtout que les bilans
bactériologiques sont rarement positifs.
Bronchitique
chronique
Hypertendu
sous traitement
Opéré
pour polype de la corde vocale droite
Absence
de vaccination par le BCG
Lombalgies
droites sourdes évoluant depuis 6 mois
Asthénie,
anorexie et amaigrissement important
Febricule
a 37.8°C
Sensibilité
de la fosse lombaire Dte
Un
nodule épididymaire droit
NFS :
Hb=11.6 ; GB=6600
VS=85 à
la première heure et 110 à la 2ème heure
Fonction
rénale normale
IDR
négative
Radio du thorax : Sd bronchique
diffus
AUSP
:normal.
Echographie rénale : Rein
Dt de 15 cm de grand axe bosselé , siège d’une masse médiorénale hypoéchogène
bien limitée de 7 cm avec 2 adénopathies hilaires et latérocave de 2 cm.
UIV :
trouve un Sd de masse médiorénal et polaire inf. du rein Dt avec étirement et
écrasement des tiges calicielles moyennes et inf. sans signes d’amputation ni
de rigidité .
Uro-Scanner : montre
une image de densité mixte médiorénale
Dte , bien limitée avec adénomégalie hilaire se réhaussant faiblement après
injection de contraste et une image kystique polaire inf. et antérieure
Deux diagnostics ont été évoqués : cancer du rein et tuberculose
rénale dans sa forme pseudotumorale
Nous avons réalisé :
Une néphréctomie élargie Dte
Une épididymectomie séance tenante pour
l’abcés froid épididymaire.
La culture du pus épididymaire : a isolé le Bacille de Koch
L’examen histologique de la pièce de Néphrectomie : a conclu à une TBC rénale avec nécrose
caséeuse.
Un traitement antituberculeux quadruple a été
instauré.
La TBC
est devenue de nos jours rare du fait de la vaccination obligatoire par le BCG
mais notre pays continue à être un pays d’endémie tuberculeuse.
La TBC
uro-génitale est la localisation la plus fréquente de TBC extra-pulmonaire.
La
forme pseudo-tumorale de cette maladie est rare et de diagnostic difficile .
Elle prète à la confusion avec le cancer du rein, l’oncocytome, la
pyélonéphrite Xanthogranulomateuse et l’abcès refroidi du rein.
La
clinique peut orienter devant l’association de lésions génitales ou autres
lésions urinaires ou en cas de fistulisation à la peau de la lésion ou si
associée à des lésions pulmonaires patentes.
La
recherche de BK est rarement positive sauf en cas d’ouverture de la lésion
tuberculeuse dans les cavités éxcrétrices donc positive elle est d’un grand
apport mais négative elle ne permet pas d’éliminer le diagnostic.
L’échographie
permet de faire le diagnostic d’une masse intra-parenchymateuse avec ou sans zones
de nécrose mais ne permet pas de renseigner sur la nature inflammatoire ou
tumorale de cette dernière.
L’existence
à la TDM de zones hypodenses ne se réhaussant pas après injection de PDC fait
évoquer une nécrose infectieuse ou tumorale en effet l’examen TDM ne permet pas
en général de faire la différence entre ces deux types de nécrose mais permet
surtout de guider une ponction biopsie à l’aiguille fine pour confirmer le
diagnostic ; En effet seule la ponction biopsie à l’aiguille fine sous contrôle
scannographique permetterait dans ces formes pseudotumorales de faire la part
des choses sans risque de dissémination tumorale si le geste est bien maitrisé
. En revanche la présence d’autres lésions associées des cavités urinaies à
l’uro-scanner peut attirer l’attention vers la tuberculose.
L’artériographie
peut être d’un grand apport si la ponction biopsie n’est pas adoptée pour
écarter l’éventualité d’un cancer du rein.
Le
diagnostic reste pour la plus part du temps histologique après néphrectomie
pour suspicion de cancer du rein.
Le
diagnostic étiologique de ce type de lésions prend toute son importance dans le
cas où un traitement conservateur est un impératif : cas d’une lésion sur
rein unique.
L’évolution
est génralement favorable sous couvert d’un traitement anti-tuberculeux adapté.
Le traitement chirurgical reste controversé si on pose le diagnostic de TBC surtout devant l’efficacité des chimiothérapies anti-tuberculeuses.
v La tuberculose rénale dans sa forme pseudo-tumorale est rare.
v L'examen tomodensitométrique est insuffisant pour
différencier entre le cancer du rein et les autres pathologies inflammatoires
qui peuvent donner les mêmes images.
v Seule la ponction biopsie sous contrôle tomodensitométrique
permettrait de faire le diagnostic.
v Le diagnostic reste le plus souvent histologique post néphrectomie en l’absence de petits signes de présomption.